Le sujet aujourd'hui est l'augmentation des prix du carburant. Depuis quand ressentez-vous cette hausse des prix ?
Bernd Moser : En fait, nous avions des prix relativement corrects début 2021, le prix était encore à 1,06 euro le litre. Mi-2021, le prix est monté à 1,20, 1,25 et est resté stable longtemps. Le choc est vraiment venu après l'invasion, quand en mars les prix ont soudainement grimpé à 1,75, 1,99. J'ai même acheté un lot à 1,99 euro, c'était le prix le plus élevé que j'ai jamais payé.
Stefan Meier: Nous avons une faible marge bénéficiaire et nous devons donc répercuter ces coûts directement. Le peu qui reste à la fin de la journée est difficile à partager. On peut encore le faire, bien sûr, mais ça devient peu intéressant à un moment donné.
Comment cette situation des prix change-t-elle votre quotidien en tant que gestionnaire de flotte ?
SM : Le conflit en Ukraine avec l'invasion a commencé très soudainement. Cela a fait qu'on n'a pas pu réagir aussi vite que les prix augmentaient. Les véhicules consomment entre 27 et 32 litres, selon le chargement et l'état de la remorque. C'est évidemment un énorme facteur de coût.
BM : C'est pourquoi je veille logiquement à acheter au meilleur prix possible. Et d'un autre côté, je surveille aussi la consommation. C'est-à-dire que nous essayons de conduire de manière économe en carburant.
Comment vous assurez-vous que vos chauffeurs conduisent de manière consciente et écologique ?
BM : Je calcule régulièrement la consommation de carburant des camions. Et si elle s'écarte de la normale, j'en discute avec les chauffeurs. Personnellement, je mise aussi sur la technologie moderne. C'est-à-dire que nous renouvelons régulièrement nos camions. Et en principe, avec chaque nouvelle génération de camions, les constructeurs intègrent déjà des économies de carburant.
Quel rôle jouent les pneus ?
BM : Comme nous avons des véhicules neufs, nous bénéficions aussi de la dernière génération de technologie pneumatique, et pour le transport longue distance, nous sommes particulièrement attentifs aux pneus économes en énergie.
SM : Et nous utilisons exclusivement Michelin, et au fil des années, nous en avons tiré les meilleures expériences. En termes de durabilité, de comportement à l'usure, de niveau sonore, nous sommes très satisfaits de ces pneus.
Dans quelle mesure la situation actuelle vous pousse-t-elle à réfléchir aux énergies renouvelables ?
SM : Cela y contribue naturellement, c'est clair. La différence entre les énergies renouvelables et le diesel était très, très importante. Et plus le diesel devient cher, plus l'écart se réduit, disons-le ainsi. Pour le transport longue distance, l'hydrogène serait actuellement la solution. Il y a maintenant quelques projets pilotes, mais je connais un peu les prix et il y a encore beaucoup de marge.
Cela signifie que votre devise est de rester flexible ?
BM : Rester flexible, je ne fais pas de gros investissements. S'il y a une récession, je ne pourrai plus employer tout le monde. Je ne veux plus avoir à payer de mensualités à la banque. Je veux avoir cette liberté. D'accord, alors le camion a six ou sept ans. J'ai mon propre atelier, je peux tout gérer, ce n'est pas un problème pour moi. Donc de ce côté-là, nous n'avons pas de soucis.
